Architecte

 Quelle que soit la sympathie inspirée par l'architecte choisi, il faut garder en mémoire que les relations avec lui sont de type commercial et qu'en lui confiant une mission complète, ses honoraires (hors taxes) s'élèveront à 10% du montant ttc des travaux.

On doit donc se montrer vigilant et exiger de lui un comportement irréprochable. C'est ce que j'attendais en souhaitant être dégagé de tout souci, compte tenu de mon éloignement du chantier. Mon erreur a été de faire confiance. Au bout du compte sa prestation à été très inégale selon que l'on considère la conception du projet, les formalités administratives, le choix des entreprises ou le suivi du chantier.

La conception du projet

En respectant mes besoins, et en adaptant au mieux son implantation,  le projet a été dans son ensemble correctement conçu si ce n'est une petite erreur qui, plus tard, a eu  bien des conséquences pour le couvreur et pour moi : les deux décrochements réalisés sur la façade sud-ouest ayant une différence de largeur de dix centimètres, il devenait impossible au couvreur d'aligner en bas de pente des tuiles entières ou des demi-tuiles, défaut que, selon l'artisan, l'architecte aurait accepté de solutionner par des tuiles coupées instables et aussi disgracieuses qu'inesthétiques.




Les formalités administratives

A ce point de vue, ce fut quasiment parfait ; le permis de construire fut obtenu rapidement et je n'ai même pas eu à intervenir dans la constitution du dossier : cela apparaissait pour moi comme un gage supplémentaire de confiance.

Le choix des entreprises

Les entreprises qui sont intervenues sur le chantier ont été choisies par l'architecte. Je n'ai jamais su quelles consultations avaient été faites et mon avis ne m'a jamais été demandé sur leur choix... Les devis, y compris ceux de terrassement et de maçonnerie, m'ont été soumis alors que les travaux avaient débuté depuis quinze jours... Déjà les premiers doutes !

Le suivi du chantier

Les visites de l'architecte étaient en principe hebdomadaires. Je le rencontrais à l'occasion de mes déplacements sur place, en principe toutes les trois semaines. Entre temps, nous communiquions par mails.
A aucun moment les comptes rendus des réunions de chantier ne m'ont été communiqués. J'aurais dû être alerté sur le sérieux du suivi dès l'une de mes premières visites lorsque l'architecte passait moins de temps à examiner les travaux, qu'à rechercher, autour de la maison, des galets en forme de coeur pour sa chérie...

Afin de réaliser moi-même la pose des carrelages, l'architecte m'avait conseillé de faire réaliser, par le maçon, et malgré mes inquiétudes, une chape lissée à l'hélicoptère.
C'est après la pose des menuiseries extérieures que me sont apparues de manière criante les malfaçons de ce sol : sur la diagonale du futur séjour j'ai mesuré une différence de niveau de plus de six centimètres... L'architecte n'avait rien vu ! Et c'est l'enteprise de maçonnerie qui en a assumé, seule, la rectification, en faisant appel à Arman, un sympathique carreleur arménien, compétent et méticuleux, qui a appliqué sur toute la surface de la maison, selon l'épaisseur, chape ou ragréage. Cette solution qui n'était pas sans conséquences a pourtant obtenu l'aval  de l'architecte :

un réhaussement peu orthodoxe de certains linteaux ainsi que la dépose et la repose de menuiseries extérieures (réalisées par des mains assez peu expertes) se sont avérés nécessaires.

Convaincu ou peut-être par humour malheureux, il m'a même affirmé que j'avais ainsi fait la connaissance d'un bon carreleur et que le relèvement de la dalle au niveau de la porte-fenêtre faciliterait le passage d'un fauteuil roulant...

Après avoir pris connaissance de mon mécontentement concernant l'installation sanitaire, l'architecte a littéralement capitulé devant l'entreprise qu'il n'a pas osé affronter.

A aucun moment il n'a décelé un défaut de perpendicularité pourtant substanciel de deux murs.

Je n'ai jamais obtenu les explications que je souhaitais :

• sur son évaluation des surfaces de maçonneries qui dépasse largement la réalité
• sur son calcul exagéré des surfaces d'enduit de façade

 J'ai dû attendre deux ans et le rapport d'un expert pour obtenir la reprise des tuiles coupées.

Au moment de la réception des travaux, il ne m'a jamais conseillé sur les réserves que je pouvais avancer et m'a engagé à signer rapidement le procès verbal afin de disposer des clés que j'attendais impatiemment.